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mardi 12 avril 2011

Bernadette Kanter - sculpteur animalier

Née à Saint-Étienne-du-Rouvray(Normandie) en 1950, Bernadette Kanter réside en région parisienne depuis l'âge de 12 ans. La nature présente en permanence dans son cadre de vie, a éveillé ses sensations et influencé ses réflexions, elle oriente aujourd'hui encore sa vie, et aura décidé de sa vocation.


Ses pas vers une carrière artistique passeront par l'école supérieure des carrières artistiques (ICART) de Paris, une école du commerce de l'art et de l'action culturelle en Europe. Mais sa formation théorique se réalisera principalement au travers des enseignements de l'école nationale supérieure des Beaux-Arts (ENSBA) de Paris, communément nommée l'école des Beaux-Arts ou elle étudiera trois années durant, et de l'académie de la grande chaumière à Montparnasse ou elle a affiné sa connaissance du corps et de l'anatomie. C'est cette institution qui libéra au début du XXème siècle les artistes de l'académisme ambiant, et DelacroixManet, Picasso, et Cézanne participent à sa création.

Elle a consolidé sa formation théorique en fréquentant assidument durant environ 4 années l'atelier de modelage, de sculpture et de peinture de Monsieur Deparis, rue Falguière à Paris. L'atelier a aujourd'hui disparu, mais la Cité Falguière résonne encore des pas du sculpteur Jules-Ernest Bouillot qui initiaGauguin à la sculpture et au modelage. Monsieur Deparis était Prix de Rome de peinture, et avait été Président du Salon des Artistes Français. A l'époque de sa formation, c'était un vieux monsieur qui conservait beaucoup d'humour, et avec lequel elle a appris le comportement humain et le respect du travail accompli. Portraitiste, il aimait à souligner malicieusement : l'aquarelle est à la peinture ce que le flirt est à l'amourJe garde toujours vivant son enseignement et aujourd'hui, alors queBernadette Kanter enseigne aujourd'hui, elle a repris à son compte son allégorie : il faut préparer les dessous avant d'habiller les dessus, signifiant qu'avant de travailler les détails, il faut installer l'architecture.

Son souci du détail la fera étudier la gemmologie et pratiquer la taille directe. La gemmologie se différencie de la minéralogie en ce qu'elle étudie des pierres de petite taille de façon à lire leur indice de réfaction. De sorte que j'ai étudié pour en comprendre les structures,  les pierres gemmes et les matières organiques telles le corail ou la perle, mais aussi le verre et les matières de synthèse. La taille directe consiste à créer dans une masse quelconque – pierre, bois ou tout autre matériau, une œuvre définitive et unique. Cette pratique n'exclut pas la réalisation d'esquisses, mais la réaction du matériau au cours du travail guide l'artiste dans l'élaboration de son œuvre. De sorte qu'il doit maîtriser parfaitement le matériau et ses outils, et doit développer son sens de l'observation, car la moindre erreur, la moindre maladresse sera fatale à son travail. elle aime se coltiner la matière, la contourner et la comprendre. Elle la met littéralement hors d'elle, non pas au sens courant ou l'expression désigne une violente colère, mais la dissous dans l'altérité d'un monde étranger à sa condition humaine. C'est l'instant ou elle se sens appartenir au monde, réconciliée, elle consens alors, à lui appartenir.

Ce rapport physique à la matière, son côté démiurge en quelque sorte la conduira dans les ateliers de la fonderie Delval à Antony (92) à pratiquer le métier de fondeur. Une femme parmi les hommes, pas un outil sera à sa mesure et elle devra compenser ce déficit physique par de l'ingéniosité, ce qui forcera l'admiration de ses compagnons de travail. Emballer un modèle, noyauter et démouler, décocher et débourrer, torcher un moule et bréler un noyau, éjecter la pièce du moule seront mes activités quotidiennes. Elle y a gagné ses galons de sorte qu'aujourd'hui, elle peux de la conception à l'œuvre finale en bronze, réaliser toutes les étapes de la création artistique.

En 1974, elle a installé mon atelier à Buchelay, une commune rurale du Mantois à quelques encablures de Paris. elle y travaille au contact quotidien de la nature qui est la source de son inspiration et elle forme des élèves lors de cours hebdomadaires de modelage ou de stages de taille directe.

Jean-Charles Hachet en 2006, la référence dans son Dictionnaire illustré des sculpteurs animaliers et fondeurs de l'Antiquité à nos jours, (Éditions Argus-Valentines, Paris, juin 2005), deux volumes, 1100 pages, 5500 illustrations en couleur, ouvrage couronné par l’Académie des Beaux-Arts (Prix THORLET) à propos duquel Pierre-Yves TREMOIS, membre de l’Institut, souligne en couverture : «C’est une immense entreprise qui établit l’importance dans l’Art de la représentation de l’animal, qui inspira et inspire tant d’artistes, de Lascaux à César… ouvrage d’Art, ouvrage de référence, tous les domaines de la sculpture sont présents dans cette édition, c’est une somme que tout artiste, historien, collectionneur, marchand ou bibliothécaire se doit de saluer».

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