En 1908, le château
de Dennemont dit « Château de
Condorcet » est démonté. En 1785, Jean Antoine Nicolas Caritat, Marquis de
Condorcet, achète le bien à réméré à Jean-Joseph de Roissy, colonel de cavalerie
qui le récupère à la mort du « Condor »
en 1794. Un nouveau château est construit sur le site mais d’un style différent
du premier, puis il est à nouveau démonté dans les années dix neuf cent soixante
afin d’édifier un bâtiment de séjour hospitalier.
La vente à réméré, appelée également « vente
avec faculté de rachat », est un acte de vente les moins connus en France.
Le terme « réméré » vient du latin « redimere » qui
signifie « racheter ». Son fonctionnement résulte de l'article
1659 et suivants du Code civil, qui stipule que « la faculté de rachat est
un pacte par lequel le vendeur se réserve de reprendre la chose vendue,
moyennant la restitution du prix principal et le remboursement des frais. »
Bien que Condorcet semble
ne l’avoir habité que très peu, nous faisons grand cas dans la commune de ce
Seigneur de Dennemont dont une pierre gravée atteste de son passage. Condorcet
voyageait beaucoup pour ces travaux, habitait à Paris, et lorsqu’il venait en
villégiature dans la région pour se reposer, il se rendait à la Roche-Guyon
chez son amie de longue date, la Duchesse d’Enville. La notoriété d’un illustre
retombant en pluie fine sur les lieux de son passage… Facétieux ! N’imaginez
pas qu’elle flatte davantage notre vanité clochemerleste que l’esprit de ce
talentueux mathématicien n’éclaire nos âmes brouillonnes.
Dennemont
Des vestiges
retrouvés à Dennemont indiquent que des tributs Galliques habitèrent ce
lieu-dit avant les romains ; il subsiste les traces d’un ancien dolmen et
l’une des origines du nom pourrait-être la présence d’un temple dédié à Diane dans
les derniers jours du paganisme.
En 1867, un cultivateur labourant son champ, découvre une sépulture de 700 squelettes, un vase entier, des fragments de poterie, une pointe de lance en silex, un perle en os et une hache de pierre polie.
En 1867, un cultivateur labourant son champ, découvre une sépulture de 700 squelettes, un vase entier, des fragments de poterie, une pointe de lance en silex, un perle en os et une hache de pierre polie.
L’autre origine
admise viendrait de la localisation de Deunemont ; Denemont ; Nemond ;
l’orthographe variant avant 1789, située entre les deux monts, celui de la
colline de la tour Duval d’un côté et celle remontant sur Guernes et
Saint-Martin-la-Garenne.
Le 16 février 1168,
Guillaume Mauvoisin, seigneur de Rosny, et son frère Mannassés, constatant
combien la méchanceté surabonde et la charité de beaucoup se refroidit, jugent
nécessaire de rappeler par un acte public, tant à leurs contemporains qu’à ceux
qui viendront par la suite, les donations faites au Prieuré de Gassicourt par
leur ancêtre Raoul Mauvoisin, surnommé « à la Barbe » et par ses
descendants, pour le repos de leurs âmes.
Raoul « à la Barbe »
donna aux moines de Cluny, l’église de Gassicourt, la dîme de ce domaine et de
toutes ses dépendances. Parmi les dépendances, nous trouvons inscrite dans la
Charte de 1168, le terrain de Diane Monte (Dennemont), donné par Payen Colubrin
ou « la Couleuvre » et Simon son fils à l’église de Gassicourt.
Au début du 13e
siècle, Pierre de Ruel tient du vicomte Robert toutes les terres de
Saint-Martin-la-Garenne et de Dennemont.
Le dimanche 9 août
1665, Simon Lemaire, seigneur de Dènemont, chanoine en l’église de Mantes
devient le parrain de sa nièce Marie-Elisabeth Lemaire, née le 1er
décembre 1664. Du 14 mars 1694 et jusqu’en 1699, un Lemaire de Dennemont,
membre du présidial de Mantes trempe dans une affaire peu reluisante à laquelle
il est condamné. La famille Lemaire reste seigneur de Dennemont jusqu’en
1759. Puis Jean Rotisset, écuyer et commissaire de guerre en devient le
propriétaire.
Joseph François
Charles Michel De Roissy, seigneur de Dennemont, né le 8 mars 1751 est
colonel de cavalerie, Maréchal des Logis général et Armées du Roi (1779), puis
maréchal de camp (1786). En 1771, il épouse Marie Félix d'Aulnoy et
acquière Dennemont quelque temps plus tard. Bien qu’il vend à réméré à
Condorcet en 1785, pour le racheter à sa veuve après la mort du mathématicien
en 1794.
Augustin Félix Pierre Michel
de Roissy (1771-1843), fils unique de Joseph Charles (1751-1826) et d’Anne
Marie Favre d’Aunoy, naquit à Paris, le 6 novembre 1771. Sa fille, Anne Sophie
Béatrix, devenue Pâris d’Illins, nous a laissé quelques pages où elle évoque
son père. Augustin Félix Pierre adorait les sciences et eut un instant l’espoir
de pouvoir en faire sa carrière. Mais il dût opter pour une carrière « plus
lucrative » dans l’Administration, mieux faite pour lui permettre d’élever sa
famille. « Il entra dans les droits réunis », partit comme sous-préfet à
Tonnerre, puis à Auxerre, où naquit Anne Sophie Béatrix, le 17 juillet 1809. Il
revint en 1810 à Paris où il fut entreposeur des Tabacs. Il y resta jusqu’en
1814. Il fut encore quelques années sous-préfet à Mantes, sous la Restauration.
Il résidait à Dennemont, seigneurie proche de Mantes, sur la commune de
Follainville, que son père, Joseph Charles, avait acquise de Marie Jeanne
Antoine Caritat de Condorcet.
Terriers au profit de Simon
Le Maire, chanoine de l'église royale et de la collégiale de Notre Dame de
Mantes, seigneur de Dennemont et des fiefs environnants ; états des baux et des
héritages, échanges faits entre Jean Rotisset, avocat au Parlement, seigneur de
Dennemont et J. B. Moussard, D. et R. Desportes, N. Lagneau et Jeanne Masson,
N. Le Noir ; acquisition de la terre par Marie Jeanne Antoine Caritat de
Condorcet et vente à Joseph Charles Michel de Roissy, plans, 1640-XVIIIe siècle
Fonds complémentaires Archives départementales des Yvelines]
Dennemont relève de
Follainville pour l’administration, et de Saint-Martin-la-Garenne quant au
culte. Le village est détaché de la paroisse par délibération du directoire du
district de Mantes dans les séances du 24 mars 1791 et 16 février 1793. Le
cimetière de Saint-Martin-la-Garenne est utilisé par les dennemontois jusqu’en
1822.
Follainville
Le nom de
Follainville varie lui aussi au cours du temps, les registres paroissiaux l’orthographient
Folainville, du latin folium : feuille, et villa : domaine, le
domaine des feuilles ; Follinville ; Folainville et enfin
Follainville.
Soyons fou ! Livrons
la seconde hypothèse de l’origine du nom du village : nos ancêtres les
gaulois ayant un grain, viennent implorer sur la roche de l’actuelle église une
déesse susceptible de les guérir de la folie. De folie à Follainville, il n’y
a qu’un pas que l’on franchit allègrement, mais imaginer la folie comme
raison c’est plutôt cocasse, en la prolongeant d’un Dionysos chez les grecs ou
Bacchus version romaine du dieu de la folie, du désordre et du vin, nous en
déduirons pourquoi Follainville produit en son temps, un vin
réputé pour la région.
Au XIe siècle,
Follainville appartient à Hilduin vicomtes de Mantes. En 1083, son petit-fils
donne aux moines bénédictins de l’abbaye de Bec-Hellouin, la terre de Saint-Martin-la-Garenne
et le bois de Follainville, ils y établissent un Prieuré.
Parmi les donations
faites par le pape Innocent II à l’abbaye de Saint-Wandrille dans le pays de
Cau, se trouve l’église de Follainville. Saint-Wandrille anciennement abbaye de
Fontenelle est une abbaye bénédictine de la congrégation de Solesmes.
Marie de Brabant (1260-1363)
veuve de Philippe III le Hardi (1245-1285) étend la prévôté de Mantes en 1312,
dans cette extension est incluse Follainville.
Au XIe siècle, les Capétiens
confient l’administration du domaine royal à des prévôts au grand dam des
nobles qui en avaient mission. Ces prévôts, roturiers aisés, percevaient les
revenus du roi dans leur conscription ou prévôté. Des abus étant commis, au
XIIe siècle, le prévôt est contrôlé par un bailli, puis au XIIIe siècle par un
bailli et un sénéchal. Le rôle du prévôt évolue au cours des siècles jusqu’à représenter
au XIVe siècle, la juridiction de 1ere instance d’un point de vue civil comme
criminel.
A partir de 1363, Pierre
de Flacourt cède à Jean Descauville les droits qu’il possède sur le village.
En 1087, date à laquelle
Guillaume le conquérant envoie Ancelin Goël détruire la ville de Mantes et ses
environs, la ville appartient à la puissante famille des Mauvoisin. Le nom de Jean
de Flacourt apparaît dans un acte de concession de 1149. A la paix du Goulet (22
mai 1200), Philippe II Auguste (Paris 1165-Mantes 1223) profitant de la
faiblesse des Plantagenêt, reprend Evreux, une partie du Vexin normand, Issoudun,
la suzeraineté de l’Auvergne et du Berry à Jean frère de Richard 1er Cœur-de-Lion.
Suite à enlèvement de la fille du comte d’Angoulême par le roi Jean devenu
vassal du roi de France, Philippe II le condamne pour félonie le 28 avril 1202,
Jean perd tous ses droits sur ses fiefs en France, d’où son surnom de « sans
Terre ». Après l’assassinat par Jean sans-Terre, d’Arthur de Bretagne
(avril 1203), il perd la Normandie suite à la chute du Château-Gaillard (6 mars
1204), puis le Maine, l’Anjou, la Touraine et le Poitou.
De 1216 à 1220, selon
certains auteurs à cette époque, Hugues de Flacourt est abbé de Saint-Germain-des-Prés.
Une autre source indique qu’un Hugues de Flacourt, sous-prieur de Saint-Martin,
écrit en 1216 à l’abbé de Cluny lui indiquant qu’il n’a pas de supérieur; il
réitère son information en 1220.
Jean de Flacourt est
seigneur de la commanderie de Mantes en 1222. En 1379, Jean dit « bout du
monde » laisse aux célestins de Limay ses terres de Flacourt
L’ordre des Célestins est dissous en 1778,
le bref de dissolution est daté du 30 septembre 1778, et les lettres patentes
du roi du 13 mai 1779. La dissolution des biens fut longue, et le curé de
Follainville, comme ceux des alentours, reçoivent une rente du produit de la
dissolution.
Dennemont étant rattaché à Follainville, une demande de
sécession entre les deux villages est formulée en 1898, puis renouvelée en 1907.
Dans sa session extraordinaire du 15 mars 1908, le Conseil municipal donne un
avis favorable à cette séparation, le Président du Conseil, Ministre de
l’intérieur et des cultes rejette cette demande en octobre 1909, observant que
la situation financière des deux communes serait rendue plus difficile après leur
séparation et que chacune devrait s’imposer une imposition supplémentaire pour
insuffisance de revenus, ce qui reviendrait, ultérieurement, à rattacher
Follainville à Dennemont.
La commune de Follainville se nommera Follainville-Dennemont
à partir du 12 mai 1949.
Sources : Mairie de Follainville-Dennemont
Madeleine Arnold TETARD
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