Que n’entendons nous pas sur l’immigration, bien mieux que de colporter
nos craintes et angoisses, ci-dessous quelques données quantitatives pompées
généreusement sur le site de l’INSEE, données qui peuvent moduler un tantinet
notre perception du phénomène.
Début 2013, 5.8 million d’immigrés vivent en France, soit 8.8% de
la population française, c’est 800 mille de plus qu’en 2004 ou ils
représentaient 8% de la population. Entre 2004 et 2012, 200 mille immigrés
arrivent en moyenne en France, 50 mille décèdent et 60 mille quittent le
territoire à la fin de leurs études ou de leur séjour professionnel,
l’immigration croit en France en moyenne de 90 mille personnes par an.
Le profil des immigrés qui entrent chaque année en France évolue
au cours de la dernière décennie. La part des femmes continue d’augmenter, dans
la lignée d’un mouvement datant du milieu des années 1970. Celle des
personnes originaires d’Europe se renforce : près de la moitié des
immigrés entrés en France en 2012 sont nés dans le continent contre un tiers
dix ans auparavant.
L’immigration d’origine européenne entrée en France, près d’un sur deux, est majoritairement portugaise, britannique, espagnole, italienne ou allemande, ces cinq pays représentent 57% des immigrés nés en Europe et un quart de l’ensemble des entrées en 2012.
Entre 2009 et 2012, le nombre d’entrées d’Européens a progressé de
12% par an ; plus de la moitié de l’augmentation est imputable à trois
pays qui ont déjà connu par le passé des vagues d’émigration vers la France :
le Portugal, l’Espagne et l’Italie, conséquence de la crise économique qui
touche leur pays.
Les immigrés d’origine africaine, trois sur dix entrées en France,
viennent pour moitié des pays du Maghreb. Cette immigration a augmenté de 1%
par an, en moyenne sur la période de 2009 à 2012. Cette hausse est portée par les
immigrés originaires du Maroc (+2.4%) ou de Tunisie (+2.9%), tandis que ceux d’Algérie
diminuent (-2.6% par an).
Moins nombreuses, les entrées d’immigrés natifs d’Amérique et d’Océanie augmentent de 4% en moyenne par an et celles des Asiatiques reculent de 1% par an.
Une immigration plutôt féminine
Jusqu’au milieu des années 1970, les flux d’immigration étaient
majoritairement masculins, concourant à combler les besoins de main
d’œuvre ; les femmes représentaient alors 44 % des flux d’immigration.
En 1974, un frein est mis à l’immigration de main d’œuvre non qualifiée ;
les migrations familiales, qui sont majoritairement composées de femmes venant
rejoindre leur conjoint, prennent alors une part croissante dans les
flux ; les femmes représentent alors 58 % des flux d’entrée. De plus,
à partir du milieu des années 1980, les femmes migrent de plus en plus souvent
pour d’autres raisons que familiales, par exemple pour trouver un emploi en
adéquation avec leur diplôme ou pour suivre des études. Ces évolutions
affectent les flux d’entrées durant plusieurs décennies, si bien que les femmes
sont désormais majoritaires dans la population immigrée, particulièrement entre
20 et 30 ans.
Par ailleurs, entre 2004 et 2009, la part des femmes parmi les
entrées d’immigrés variait peu selon le continent de naissance. Depuis, un
écart apparaît entre les immigrés originaires d’Asie et d’Europe : parmi
les entrées en 2012, 59 % des immigrés originaires d’Asie sont des femmes
contre 51 % de ceux originaires d’Europe. La situation de l’Asie
s’explique principalement par la forte immigration féminine d’origine chinoise.
63 % des immigrés entrés en France en 2012 sont au moins
titulaires d’un diplôme de niveau baccalauréat ou équivalent et 27% est sans
diplôme. Parmi les pays contribuant le plus à l’immigration, les moins diplômés
sont les ressortissants du Portugal et de la Turquie (respectivement 56 %
et 57 %). À l’inverse, plus d’un immigré sur deux en provenance des
États-Unis, de Chine, d’Espagne, d’Italie ou de Russie possède un diplôme
supérieur.
Entre 2004 et 2012, toutes origines confondues, la part des
immigrés ayant un diplôme au moins équivalent au baccalauréat a augmenté de
7 points, dont 2 points entre 2009 et 2012. Les immigrés en provenance
d’Asie expliquent 55 % de la progression d’ensemble depuis 2009. De fait,
neuf Chinois sur dix entrés en France en 2012 sont au moins titulaires d’un
diplôme de niveau baccalauréat.
Les immigrés en provenance d’Afrique expliquent 42 % de
la progression depuis 2009 : la part des plus diplômés augmente de
5 points pour les Marocains et de 4 points pour les Tunisiens, de
plus en plus de jeunes bacheliers venant poursuivre leurs études supérieures en
France. En revanche, les immigrés en provenance d’Amérique ou d’Océanie
contribuent peu à l’accroissement de la part des plus diplômés (12 %).
Quant aux Européens, ils contribuent même négativement
(- 9 %) puisque la part des plus diplômés diminue légèrement entre
2009 et 2012. Toutefois, la situation est très variable selon le pays
d’origine. L’immigration portugaise, nettement moins diplômée que celle des
autres origines européennes en 2009, le reste en 2012, mais la part des
sans-diplômes diminue. Ainsi, les entrées en provenance du Portugal sont
aujourd’hui presque équilibrées entre les non-diplômés et les diplômés.
Des européens en emploi l’année de leur arrivée en France
Parmi les immigrés de plus de 16 ans et non étudiants entrés en France en 2012, 40 %
déclarent occuper un emploi l’année de leur arrivée. Ce taux d’emploi est
moindre que celui de l’ensemble de la population immigrée de plus de
16 ans et non étudiante résidant en France début 2013 (47 %).
Parmi les immigrés européens entrés en France en 2012, 55 %
déclarent occuper un emploi début 2013, soit deux fois et demie plus que les
Africains (21 %). Ces différences s’expliquent en partie par la structure
des populations par sexe, âge et niveau de diplôme. En 2012, la part des
immigrés ayant un emploi est particulièrement élevée parmi les immigrés
originaires d’Allemagne, d’Espagne et du Portugal (70 %).
Entre 2004 et 2008, la part des nouveaux immigrés déclarant
occuper un emploi avait augmenté de 6 points pour atteindre 41 %.
Elle s’est ensuite stabilisée, malgré la hausse des niveaux de diplôme, suite à
la crise économique. En 2012, les femmes arrivées dans l’année ont moins
souvent un emploi que les hommes immigrés (29 % contre 52 %). Le taux
d'emploi des femmes n'augmente que progressivement avec la durée de présence en
France car elles migrent davantage pour raison familiale.
Six nouveaux migrants sur dix vivent en famille
Toutes origines confondues, plus de la moitié des immigrés entrés
en France en 2012 et âgés de plus de 20 ans déclarent vivre en couple
l’année de leur arrivée. Les femmes sont plus souvent en couple que les hommes
(57 % contre 46 %). Le pourcentage d’immigrés déclarant vivre en
couple l’année de leur arrivée a progressé entre 2004 et 2009 mais il diminue
depuis, qu’il s’agisse des hommes ou des femmes.
Les Européens arrivés en France en 2012 se déclarent moins souvent en couple que les Africains ; l’écart entre les deux origines se creuse depuis 2010. Hommes et femmes immigrés en couple vivent plus souvent avec un conjoint immigré qu’un conjoint non immigré : ceci est particulièrement le cas des immigrés originaires d’Asie. Dans sept cas sur dix, l’homme immigré qui se déclare en couple l’année de son entrée en France est arrivé accompagné de sa conjointe, alors que ce n’est le cas que d’une femme sur deux. Un quart des immigrés âgés de plus de 20 ans et arrivés en France en 2012 déclarent vivre en couple avec enfant début 2013 et 2 % sont le parent d’une famille monoparentale.
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