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vendredi 13 février 2015

Immigration récemment arrivée en France

  Que n’entendons nous pas sur l’immigration, bien mieux que de colporter nos craintes et angoisses, ci-dessous quelques données quantitatives pompées généreusement sur le site de l’INSEE, données qui peuvent moduler un tantinet notre perception du phénomène.

  Début 2013, 5.8 million d’immigrés vivent en France, soit 8.8% de la population française, c’est 800 mille de plus qu’en 2004 ou ils représentaient 8% de la population. Entre 2004 et 2012, 200 mille immigrés arrivent en moyenne en France, 50 mille décèdent et 60 mille quittent le territoire à la fin de leurs études ou de leur séjour professionnel, l’immigration croit en France en moyenne de 90 mille personnes par an. 

    Le profil des immigrés qui entrent chaque année en France évolue au cours de la dernière décennie. La part des femmes continue d’augmenter, dans la lignée d’un mouvement datant du milieu des années 1970. Celle des personnes originaires d’Europe se renforce : près de la moitié des immigrés entrés en France en 2012 sont nés dans le continent contre un tiers dix ans auparavant.

Une immigration européenne
   
   L’immigration d’origine européenne entrée en France, près d’un sur deux, est majoritairement portugaise, britannique, espagnole, italienne ou allemande, ces cinq pays représentent 57% des immigrés nés en Europe et un quart de l’ensemble des entrées en 2012.

     Entre 2009 et 2012, le nombre d’entrées d’Européens a progressé de 12% par an ; plus de la moitié de l’augmentation est imputable à trois pays qui ont déjà connu par le passé des vagues d’émigration vers la France : le Portugal, l’Espagne et l’Italie, conséquence de la crise économique qui touche leur pays.

     Les immigrés d’origine africaine, trois sur dix entrées en France, viennent pour moitié des pays du Maghreb. Cette immigration a augmenté de 1% par an, en moyenne sur la période de 2009 à 2012. Cette hausse est portée par les immigrés originaires du Maroc (+2.4%) ou de Tunisie (+2.9%), tandis que ceux d’Algérie diminuent (-2.6% par an).

   Moins nombreuses, les entrées d’immigrés natifs d’Amérique et d’Océanie augmentent de 4% en moyenne par an et celles des Asiatiques reculent de 1% par an.

Une immigration plutôt féminine

    Jusqu’au milieu des années 1970, les flux d’immigration étaient majoritairement masculins, concourant à combler les besoins de main d’œuvre ; les femmes représentaient alors 44 % des flux d’immigration. En 1974, un frein est mis à l’immigration de main d’œuvre non qualifiée ; les migrations familiales, qui sont majoritairement composées de femmes venant rejoindre leur conjoint, prennent alors une part croissante dans les flux ; les femmes représentent alors 58 % des flux d’entrée. De plus, à partir du milieu des années 1980, les femmes migrent de plus en plus souvent pour d’autres raisons que familiales, par exemple pour trouver un emploi en adéquation avec leur diplôme ou pour suivre des études. Ces évolutions affectent les flux d’entrées durant plusieurs décennies, si bien que les femmes sont désormais majoritaires dans la population immigrée, particulièrement entre 20 et 30 ans. Par ailleurs, entre 2004 et 2009, la part des femmes parmi les entrées d’immigrés variait peu selon le continent de naissance. Depuis, un écart apparaît entre les immigrés originaires d’Asie et d’Europe : parmi les entrées en 2012, 59 % des immigrés originaires d’Asie sont des femmes contre 51 % de ceux originaires d’Europe. La situation de l’Asie s’explique principalement par la forte immigration féminine d’origine chinoise.

Des arrivants plus diplômés


   63 % des immigrés entrés en France en 2012 sont au moins titulaires d’un diplôme de niveau baccalauréat ou équivalent et 27% est sans diplôme. Parmi les pays contribuant le plus à l’immigration, les moins diplômés sont les ressortissants du Portugal et de la Turquie (respectivement 56 % et 57 %). À l’inverse, plus d’un immigré sur deux en provenance des États-Unis, de Chine, d’Espagne, d’Italie ou de Russie possède un diplôme supérieur. 

   Entre 2004 et 2012, toutes origines confondues, la part des immigrés ayant un diplôme au moins équivalent au baccalauréat a augmenté de 7 points, dont 2 points entre 2009 et 2012. Les immigrés en provenance d’Asie expliquent 55 % de la progression d’ensemble depuis 2009. De fait, neuf Chinois sur dix entrés en France en 2012 sont au moins titulaires d’un diplôme de niveau baccalauréat. 

   Les immigrés en provenance d’Afrique expliquent 42 % de la progression depuis 2009 : la part des plus diplômés augmente de 5 points pour les Marocains et de 4 points pour les Tunisiens, de plus en plus de jeunes bacheliers venant poursuivre leurs études supérieures en France. En revanche, les immigrés en provenance d’Amérique ou d’Océanie contribuent peu à l’accroissement de la part des plus diplômés (12 %). Quant aux Européens, ils contribuent même négativement (- 9 %) puisque la part des plus diplômés diminue légèrement entre 2009 et 2012. Toutefois, la situation est très variable selon le pays d’origine. L’immigration portugaise, nettement moins diplômée que celle des autres origines européennes en 2009, le reste en 2012, mais la part des sans-diplômes diminue. Ainsi, les entrées en provenance du Portugal sont aujourd’hui presque équilibrées entre les non-diplômés et les diplômés.

Des européens en emploi l’année de leur arrivée en France

     Parmi les immigrés de plus de 16 ans et non étudiants entrés en France en 2012, 40 % déclarent occuper un emploi l’année de leur arrivée. Ce taux d’emploi est moindre que celui de l’ensemble de la population immigrée de plus de 16 ans et non étudiante résidant en France début 2013 (47 %). Parmi les immigrés européens entrés en France en 2012, 55 % déclarent occuper un emploi début 2013, soit deux fois et demie plus que les Africains (21 %). Ces différences s’expliquent en partie par la structure des populations par sexe, âge et niveau de diplôme. En 2012, la part des immigrés ayant un emploi est particulièrement élevée parmi les immigrés originaires d’Allemagne, d’Espagne et du Portugal (70 %). Entre 2004 et 2008, la part des nouveaux immigrés déclarant occuper un emploi avait augmenté de 6 points pour atteindre 41 %. Elle s’est ensuite stabilisée, malgré la hausse des niveaux de diplôme, suite à la crise économique. En 2012, les femmes arrivées dans l’année ont moins souvent un emploi que les hommes immigrés (29 % contre 52 %). Le taux d'emploi des femmes n'augmente que progressivement avec la durée de présence en France car elles migrent davantage pour raison familiale.

 Six nouveaux migrants sur dix vivent en famille

   Toutes origines confondues, plus de la moitié des immigrés entrés en France en 2012 et âgés de plus de 20 ans déclarent vivre en couple l’année de leur arrivée. Les femmes sont plus souvent en couple que les hommes (57 % contre 46 %). Le pourcentage d’immigrés déclarant vivre en couple l’année de leur arrivée a progressé entre 2004 et 2009 mais il diminue depuis, qu’il s’agisse des hommes ou des femmes.

     Les Européens arrivés en France en 2012 se déclarent moins souvent en couple que les Africains ; l’écart entre les deux origines se creuse depuis 2010. Hommes et femmes immigrés en couple vivent plus souvent avec un conjoint immigré qu’un conjoint non immigré : ceci est particulièrement le cas des immigrés originaires d’Asie. Dans sept cas sur dix, l’homme immigré qui se déclare en couple l’année de son entrée en France est arrivé accompagné de sa conjointe, alors que ce n’est le cas que d’une femme sur deux. Un quart des immigrés âgés de plus de 20 ans et arrivés en France en 2012 déclarent vivre en couple avec enfant début 2013 et 2 % sont le parent d’une famille monoparentale.

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